Dix ans après avoir rompu avec les siens, la réalisatrice israélienne Bar Mayer retourne dans le village ultraorthodoxe où elle a grandi. Une émouvante quête identitaire sur les traces de son passé familial
«À quoi ressemblerait ma vie si je ne m'étais pas enfuie à l'âge de 17 ans ?» La documentariste Bar Mayer, huitième d'une fratrie de treize enfants, a grandi à Tifrah, l'un des villages juifs ultraorthodoxes les plus isolés d'Israël. Asphyxiée par les interdits religieux et l'implacable hiérarchie («L'homme avant la femme, Dieu avant l'homme») qui régissent ces communautés, elle est partie un matin à l'aube pour Jérusalem, où elle a vivoté en posant nue, avant de servir sous les drapeaux. Plus d'une décennie après cette rupture irrévocable, la réalisatrice, aujourd'hui installée en Allemagne, retourne en Israël au chevet de son père